Sommaire
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(1.3 Notre problématique)
Comme nous l'avons souligné en introduction, le système d'information en général fait l'objet d'une littérature relativement abondante. Néanmoins il n'existe pas de littérature spécifique au sujet que nous traitons. La bibliographie consultée n'aborde pas notre sujet non plus. Seulement au détour d'un livre[2], nous avons pu voir l'auteur amorcer une réflexion qui va dans le même sens que la nôtre. A savoir, considérer que l'ordinateur personnel pourrait être parfois qualifié de SI du particulier. Brigitte GUYOT considère également que l'information, en tant qu'activité, est "une activité personnelle et sociale"[3]. C'est là, la seule amorce de notre sujet que nous avons pu trouver, encore qu'il n'y ait qu'un paragraphe concerné.
Nos lectures se sont poursuivies avec une bibliographie, plus générale, sur le système d'information. Certains ouvrages sont très ancrés dans les pratiques et usages possibles. Voire se veulent des guides à destination des utilisateurs de certains modules conçus par des grands éditeurs de logiciels. Néanmoins, ils, ne peuvent être ici exploités dans le cadre de ce mémoire car ils ne sont pas conceptuels et n'ont que peu de valeur dans le sujet que nous traitons.
A l'opposé, deux sortes d'ouvrages ont retenu notre attention. Il s'agit premièrement d'ouvrages sur la conception de SI[4], où les bases conceptuelles sont clairement posées et définies. Néanmoins, cet ouvrage n'apporte que peu de définition formelle du S.I. En effet les auteurs citent J.-L. PEAUCELLE pour leur définition du système d'information :
"Le Système d'Information (SI) peut être défini comme un langage servant à représenter de manière fiable et économique des aspects de l'activité de l'organisation."[5]
Les auteurs retiennent donc du SI son côté de "mémoire" collective, de mémoire de l'organisation, ne servant qu'à retranscrire la réalité. Ce n'est donc pas à leurs yeux un élément central de l'organisation, un élément sur lequel l'organisation peut s'appuyer ou se construire autour. Toutefois, et c'est une des acceptions du SI, les auteurs retiennent que le SI est la représentation de l'organisation.
Parallèlement, nous avons lu des livres que nous qualifierions de livres "de théorie pure" et d'organisation de l'entreprise autour du SI[6].
Hugues ANGOT, tout d'abord a choisi d'aborder l'organisation sous l'angle des flux d'informations. Partant d'une situation simple en entreprise, il décrit point par point les flux informationnels générés par l'activité. En se basant sur ces flux, il propose que l'on puisse construire un SI pour l'entreprise orienté sur les flux et la conservation d'informations. Néanmoins, il théorise très peu le SI en lui-même, préférant tantôt la pratique, tantôt l'abstraction au niveau des flux afin d'optimiser son SI en cours de développement au fil des chapitres de son livre.
Pour lui, la définition du SI d'une entreprise est celle de J.-J. LAMBIN[7] :
"[...] le système d'information d'une entreprise est un réseau complexe de relations structurées où interviennent des hommes, des machines et des procédures, qui a pour objet d'engendrer des flux ordonnés d'informations pertinentes, provenant de sources internes et externes à l'entreprise et destinées à servir de base aux décisions."
L'emprunt de cette définition confirme l'orientation qu'il a voulu donner à son ouvrage, à savoir la gestion de flux informationnels. Flux informationnels qui font certes partie du SI de manière générale chez les auteurs, mais qui pour autant ne sont pas seuls à le constituer comme nous pourrons le voir par la suite.
Chez Robert REIX, l'analyse est beaucoup plus poussée et détaillée. Son livre prend en considération les organisations qui s'articulent autour du SI autant que celles pour lesquelles le SI est le reflet de leur organisation, tant interne qu'externe.
R. REIX commence son ouvrage par plusieurs définitions avant de proposer la sienne. Il nous paraît intéressant de les relever ici et d'essayer de les commenter ou les relier entre elles. Et ce, d'autant plus que certains éléments qu'elles contiennent, nous permettront d'esquisser une définition plus personnelle et axée sur le SI du particulier dans la troisième partie de notre mémoire.
"Tout système d'information concerne un individu, pourvu d'un profil psychologique donné, confronté à un problème décisionnel précis, dans un contexte organisationnel déterminé. Il y a nécessité d'éléments de décision perçus au travers d'un mode de représentation propre au décideur."[8]
Dans cette première définition, MASON et MITROFF, abordent l'individu dans un contexte organisationnel. Cela nous paraît intéressant, en cela que pour eux, le S.I., même s'il est destiné à supporter l'organisation, repose avant tout sur l'individu, le facteur humain. Cependant, leur définition reste ancrée dans le système d'information, "outil du décideur" qu'il était à ses débuts, avant de descendre l'échelle, pour servir toute l'organisation.
Nous sommes toutefois conscient que certaines organisations réservent l'accès à leur système d'information aux seuls décideurs. Il convient parallèlement à ce constat de bien différencier le système d'information qui supporte l'organisation et est alimenté par tous, du système d'information décisionnel qui, de par sa spécificité, et même s'il est une émanation du SI général, reste cantonné à une utilisation par les décideurs. En effet, le SI décisionnel comporte une large part stratégique, et ce même si les informations du SI général interfèrent avec lui.
Avec Frantz ROWE, Robert REIX a donné la définition suivante :
"Un système d'information est un ensemble d'acteurs sociaux qui mémorisent et transforment des représentations via des technologies de l'information et des modes opératoires."[9]
Ici aussi, les auteurs focalisent sur la partie humaine et de mémorisation collective de l'organisation. Cependant, est abordé ici le fait que le SI est aussi un système technique, voire technologique. Nous choisissons de différencier clairement les techniques de traitement de l'information, des technologies de l'information. Le second terme évoquant chez nous un côté matériel, voire de machines, alors que le premier revêt un côté de procédure.
Notre mémoire n'a pas vocation à devenir un catalogue de définitions du SI, c'est pourquoi nous arrêtons notre énumération sur une dernière, celle de R. REIX dans son ouvrage[10], et que nous pensons la plus complète. Par la suite nous nous appuierons implicitement sur cette définition pour qualifier le SI en général, et pour servir de base à notre définition du système d'information du particulier.
"Un système d'information est un ensemble organisé de ressources : matériel, logiciel, personnel, données, procédures... permettant d'acquérir, de traiter, de stocker des informations (sous forme de données, textes, images, sons, etc...) dans et entre des organisations."[11]
Cette définition pour plus complète qu'elle soit, nous paraît aussi être la plus proche du sujet que nous traitons.
Dans ce même ouvrage, R. REIX propose au lecteur un schéma du système d'information, nous le reproduisons ici, car il complète efficacement la définition ci-dessus.
Dans un souci de lisibilité, nous nous sommes permis de l'adapter. Le lecteur pourra constater l'adéquation chez R. REIX entre sa définition et son schéma, l'un ne pouvant aller sans l'autre, chacun illustrant l'autre.
Après avoir constaté une émergence de système d'information du particulier et avant d'associer à nos analyses des spécialistes en veille technologique, nous aimerions éclaircir ici notre problématique. Et ce, afin que le lecteur puisse mieux saisir la motivation qui nous anime.
[2] GUYOT (Brigitte), Dynamiques informationnelles dans les organisations
[3] id – p129
[4] MARCINIAK (Rolande) et ROWE (Frantz), Systèmes d'Information, Dynamique et Organisation
[5] id – p7
[6] Ici nous retenons particulièrement
les ouvrages suivants :
ANGOT (Hugues), Système d'information de l'entreprise
REIX
(Robert), Systèmes d'information et management des organisations
[7] LAMBIN (Jean-Jacques), La recherche Marketing, Mc Graw Hill, Paris, 1990 – p26
[8] R.O. MASON, J.-L. MITROFF, Management Science, vol. 19, n° 6, 1975.
[9] R. REIX, F. ROWE, Faire de la recherche en systèmes d'information, Éditions Vuibert, 2002, p. 11.
[10] REIX (Robert), Systèmes d'information et management des organisations
[11] id – p3
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